Ce forum est un lieu d'échanges pour les malades et leur entourage, animé par les bénévoles de l'association albi. Il est gratuit et ouvert à tous, adhérents ou non. Notre mission est de faire connaître nos maladies rares et d'apporter aux malades tout le soutien possible, aussi nous ne faisons pas payer nos services. Mais l'association a besoin de financer son fonctionnement et sa participation à la recherche. Nous avons donc besoin de vous, comme vous avez besoin de la collectivité de malades qu'albi représente: aidez-vous et aidez-nous en devenant adhérent (20 € ou plus) ou faites un don. Cliquez ici, c'est simple et rapide ! albi est une association agréée par le Ministère des Solidarités et de la Santé

Etude / Enquàªte Dr Gershwin

Sites, articles, recherche, congrès et manifestations

Modérateurs : Primerose, daniel

Avatar de l’utilisateur
angela
adhérent albi
adhérent albi
Messages : 260
Inscription : lun. 17 janv. 2005, 7:33 pm
Localisation : Versailles

Etude / Enquàªte Dr Gershwin

Message non lu par angela » dim. 06 nov. 2005, 4:08 pm

Jíai traduit (traduire = trahir) une annonce de publication parue dans le site de l'association nord-américaine, sur le résultat díune étude/enquête faite aux USA par le Dr Gershwin sur les origines possibles de la CBP.

Comme il dit dans son article, les résultats confirment certaines suspicions et infirment díautres. Líétude a été faite avec un échantillon de plus de 1000 malades et plus de 1000 témoins.
Elle porte sur líhistorique de vie des malades de la CBP. Les conclusions sont donc que sur un terrain génétique favorable, des causes extérieures peuvent favoriser le déclenchement de la maladie.

Notre webmaster mettra ce texte et son "abstract" en anglais sur notre site (pour des raisons de copyright, nous ne pourrons reproduire l'article dans son intégralité).

En dessous, l'original de l'abstract de l'article.

Angela
" Causes de la CBP

Une vaste étude, couvrant plus de 2000 personnes, a eu pour but de rechercher les facteurs pouvant déclencher la CBP chez des individus ayant des facteurs génétiques favorables. Ceci a inclus líhistoire personnelle de chaque participant à propos de divers éléments: infections urinaires, traitements hormonaux de substitution, consommation de cigarettes, etc. ;

Líétude est publiée dans le numéro de Novembre de la revue Hepatology.

La CBP est une maladie rare et auto-immune qui provoque des atteintes hépatiques. La cause de la maladie est inconnue. Elle est par ailleurs plus fréquente chez la femme que chez líhommeÖ..

Pour essayer de mieux comprendre les origines de la maladie, des chercheurs, sous la responsabilité de M Gershwin, M.D. de lí University of California at Davis School of Medicine, ont conduit une étude de cas avec 1032 patients atteints de CBP et 1041 non-malades. Les patients étaient suivis dans 23 centres médicaux des USA. La population témoin était corrélée avec la population cible selon les critères suivants : sexe, ‚ge, ethnie, et localisation géographique. Tous les participants ont répondu à une enquête téléphonique qui couvrait le style de vie, líhistorique personnel et familial, etc..;

Les chercheurs ont par la suite analysé et comparé les réponses.
Gr‚ce aux méthodes des analyses statistiques multivariées, on a ainsi pu mettre en évidence líassociation significative de certains facteurs avec la CBP.

Ce sont : un historique familial de CBP ou de maladie de Sjogren, et au niveau individuel, de fréquentes infections urinaires, líusage du tabac, líutilisation de vernis à ongles et le THS (traitement hormonal substitutif). A contrario, le fait de ne pas avoir été enceinte serait un facteur diminuant les risques de développement de la maladie.

Cette étude est la plus grande faite à ce jour sur les facteurs de risques associés à la CBP et ses résultats confirment quelques-uns des facteurs de risques identifiés dans díautres études, mais pas díautres, excluant entre autre une augmentation de la prévalence du cancer du sein chez les femmes atteintes de CBP.

Par contre, líauteur dit avoir identifié de possibles nouveaux facteurs de risque (utilisation de cosmétiques) et des conditions auto-immunes associées à la CBP (SLE).

Il se peut que les conditions de líétude aient engendré certaines limites du fait de différents statuts socio-économiques des deux populations, car le revenu annuel de la population atteinte de CBP était supérieur à celle de la population témoin. Il se peut aussi quíil y ait eu quelques erreurs de classifications dans les saisies lors du sondage.
Toutefois en dépit de ces restrictions, les auteurs pensent que jamais auparavant, on níavait mis en évidence des facteurs corrélés de façon aussi probante à la CBP.

En conclusion et en résumé, les résultats indiquent que des facteurs environnementaux, comme des agents infectieux via des infections urinaires, des produits chimiques contenus dans les cigarettes, peuvent induire la CBP chez des personnes qui ont des prédispositions génétiques.
Des oestrogènes exogènes peuvent également contribuer à líexplication de la prédominance féminine parmi les patients.

Les auteurs suggèrent que, dans le futur, il conviendrait de poursuivre les efforts de recherche dans les interactions entre patrimoine génétique, facteurs environnementaux et CBP. Ils proposent la création díune banque de données mondiale sur les patients et leurs familles ainsi que la réalisation díétudes expérimentant les agents et facteurs identifiés sur les animaux. Ils prétendent que ce níest que par ces efforts combinés que líon trouvera la solution de líénigme de líétiologie de la CBP.

Líétude a été rendue possible gr‚ce à líappui de líInstitut National de Santé et gr‚ce à líaide de líorganisation PBCers, association de soutien aux malades à but non lucratif. "
Article:
"Risk Factors and Comorbidities in Primary Biliary Cirrhosis: A Controlled Interview-Based Study of 1032 Patients," by M. Eric Gershwin, Carlo Selmi, Howard J. Worman, Ellen B. Gold, Mitchell Watnik, Jessica Utts, Keith D. Lindor, Marshall M. Kaplan, and John M. Vierling, Hepatology; November 2005 (DOI: 10.1002/hep.20907).

Code : Tout sélectionner

Risk factors and comorbidities in primary biliary cirrhosis: A controlled interview-based study of 1032 patients.

Gershwin ME, Selmi C, Worman HJ, Gold EB, Watnik M, Utts J, Lindor KD, Kaplan MM, Vierling JM.

Division of Rheumatology, Allergy and Clinical Immunology, University of California, Davis, CA.

Primary biliary cirrhosis (PBC) is an autoimmune disease of unknown etiology, often associated with other autoimmune conditions. Controlled studies have so far provided conflicting data on risk factors and comorbidity rates in PBC. We enrolled patients with PBC (n = 1032) from 23 tertiary referral centers for liver diseases in the United States and random-digit-dialed controls (n = 1041) matched for sex, age, race, and geographical location. Patients and controls were administered a modified version of the US National Health and Nutrition Examination Study (NHANES III) questionnaire by trained personnel to evaluate associations between PBC and social, demographic, personal and family medical histories, lifestyle, and reproductive factors and the rates of comorbidity in affected individuals. Data indicate that having a first-degree relative with PBC (adjusted odds ratio [AOR] 10.736; 95% confidence interval 4.227-27.268), history of urinary tract infections (AOR 1.511, 95% CI 1.192-1.915), past smoking (AOR 1.569, 95% CI 1.292-1.905), or use of hormone replacement therapies (AOR 1.548, 95% CI 1.273-1.882) were significantly associated with increased risk of PBC. The frequent use of nail polish slightly increased the risk of having PBC. Other autoimmune diseases were found in 32% of cases and 13% of controls (P<0.0001). In conclusion, environmental factors, possibly including infectious agents through urinary tract infections or chemicals contained in cigarette smoke, may induce PBC in genetically susceptible individuals. Exogenous estrogens may also contribute to explain the female predominance of the disease. (HEPATOLOGY 2005;42:1194-1202.).

Avatar de l’utilisateur
michèle
adhérent albi
adhérent albi
Messages : 185
Inscription : mar. 09 août 2005, 11:24 am

Message non lu par michèle » dim. 06 nov. 2005, 9:50 pm

Merci Angéla,

C'était très interessant.

Bises and bye
Michèle :-)

Avatar de l’utilisateur
webmaster albi
adhérent albi
adhérent albi
Messages : 237
Inscription : sam. 20 nov. 2004, 7:59 pm
Localisation : 84
Contact :

Message non lu par webmaster albi » dim. 06 nov. 2005, 10:51 pm

ce message a été modifié après lecture de l'article concerné

J'avais posté ici une tentative de décryptage des données communiquées dans l'abstract, mais que je retire dans la mesure où j'ai eu accès à l'intégralité de l'article et que les informations y sont plus claires. Pardon si vous vous êtes pris la tête à essayer de comprendre, cela devrait être plus simple cette fois-ci.

J'insistais sur la conclusion de cette étude : " Des facteurs d'environnement, incluant peut-être des agents infectieux liés aux infections urinaires ou aux produits chimiques contenus dans la fumée de cigarette, peuvent déclencher une PBC chez des individus génétiquement prédisposés."

Voici une synthèse de ce qui me parait le plus intéressant (traduction et résumé qui n'engagent que moi, pardonnez le français approximatif) :
Il demeure difficile díidentifier des facteurs déclenchant la PBC, en partie parce que la maladie est généralement diagnostiquée plusieurs années ou décennies après que son déclenchement. Il est établi que la PBC a un composant génétique qui explique la susceptibilité quíelle se manifeste chez un individu. Des études antérieures suggèrent de que des facteurs environnementaux pourraient également jouer un rôle important dans la pathogénie de la maladie, mais la conception de ces études et la taille des échantillons en limitent la portée.

La PBC coexiste fréquemment avec d'autres maladies auto-immunes, également plus fréquentes chez des parents sans PBC, bien que les données des diverses études sur le sujet ne soient pas toutes cohérentes. Par exemple, une possible association de PBC avec le cancer du sein cancer nía jamais été confirmée.

Nous sommes conscients des limites de notre étude. Entre autres, le grand nombre de facteurs étudiés pourraient conduire à des associations paraissant significatives mais ne líétant pas. Néanmoins, plusieurs des associations dans l'analyse étaient significatives avec un bon degré de confiance. En dépit de ces limites, nous croyons que nos résultats présentent à ce jour la présomption la plus forte sur líassociation de différents facteurs à la PBC.

Lí étude pris en compte trois types de variables : les caractéristiques démographiques et les antécédents familiaux personnels ; le style de vie ; et les facteurs liés aux enfants chez les femmes. On a retenu des variables qui avaient été suggérées dans díautres études comme facteurs de risque pour les PBC, tel que l'association avec les infections urinaires, le tabagisme, les antécédents familiaux, et l'utilisation díoestrogène.

Nous avons observé que la PBC coexiste avec d'autres maladies auto-immunes dans 32% des cas comparés à 13% chez les non malades. Parmi les maladies auto-immunes : le syndrome de Raynaud (12%) et le syndrome de Sjˆgren (10%) étaient les plus fréquents.

Parmi les maladies non auto-immunes, nous avons trouvé une forte présence de hypercholesterolémie parmi les cas de PBC. Nous constatons une plus faible présence de rhume des foins chez les patients PBC (14% contre 18%). Líétude níindique pas díassociation entre PBC et cancer du sein. Important, 59% de patients avec une PBC a eu des problèmes díinfection urinaire comparé à 52% chez les non malades, et cette association entre infection urinaire et PBC a été confirmée par líanalyse statistique. Ceci soutient l'hypothèse que les agents infectieux peuvent casser la tolérance immunologique dans les cas de PBC. De même, la prédominance accrue et la fréquence des infections vaginales et le taux plus élevé d'amygdalotomie chez les patients avec PBC soutiennent également cette hypothèse. Il faut noter que la fréquence des cas díinfections urinaires ou vaginales rapportées par des participantes ne correspond pas aux données díétude en laboratoire, peut-être parce que les infections urinaires sont souvent asymptomatiques ou presque.

Les taux observés des maladies auto-immunes chez les parents proches soutiennent fortement l'hypothèse que le fond génétique est crucial pour la prédisposition à la PBC et, probablement, à líauto-immunité en général. Toutes les maladies auto-immunes que nous avons étudiées sont plus fréquentes chez les parents au premier degré des patients avec PBC. En particulier, 6% des patients avec PBC ont également un membre de leur famille avec la maladie, le plus souvent la mère ou une súur.

L'analyse des facteurs de style de vie a démontré de qu'une histoire le tabagisme et l'utilisation fréquente des produits cosmétiques tels que le vernis à ongles ont été associées à la PBC. Cependant, le taux de probabilité relatif à l'utilisation de vernis à ongles n'était pas impressionnant et cette association doit être interprétée avec prudence. Néanmoins, cette donnée est intrigante mise en rapport avec líhypothèse de líorigine xénobiotique (substance possédant des propriétés toxiques, même à très faible concentration, par exemple des pesticides) de la PBC.

Le rôle des oestrogènes dans líexplication de la prédominance féminine de la PBC a déjà été évoqué, mais sans de nombreuses preuves. Nos résultats indiquent une corrélation, sans que líon puisse déterminer si l'utilisation plus fréquente de la thérapie de remplacement d'hormone est une cause ou une conséquence díune PBC.
N.B. contrairement à ce qui s'affiche automatiquement au-dessus de l'encadré, ce n'est pas une citation de l'article, mais une synthèse personnelle.

Philippe
Dernière modification par webmaster albi le lun. 07 nov. 2005, 7:49 pm, modifié 2 fois.

Avatar de l’utilisateur
angela
adhérent albi
adhérent albi
Messages : 260
Inscription : lun. 17 janv. 2005, 7:33 pm
Localisation : Versailles

Message non lu par angela » lun. 07 nov. 2005, 8:47 am

Il est vrai que le résumé de la press release et l'abstract ne donnent pas suffisamment d'éléments pour commenter scientifiquement l'étude.

Ce que je propose est de maintenir ce que nous avions pensé faire, demander au Prof Poupon de commenter cette étude, sur le point de vue intérêt médical également, lors de la journée du 10 décembre. Il pourra nous parler sur cette étude ainsi que sur d'autres en cours, à l'étranger comme en France.

angela

Avatar de l’utilisateur
Fabienne
Messages : 41
Inscription : mar. 14 juin 2005, 9:32 am
Localisation : Paris

Message non lu par Fabienne » lun. 07 nov. 2005, 10:17 am

Bonjour à tous,
Une question subsidiaire : pensez-vous que les causes des CBP et des CSP puissent être communes ? Ou les 2 maladies sont-elles bien distinctes au niveau des causes ?
Difficile comme question, hein ;)
Bisous
Fabienne

Avatar de l’utilisateur
angela
adhérent albi
adhérent albi
Messages : 260
Inscription : lun. 17 janv. 2005, 7:33 pm
Localisation : Versailles

Message non lu par angela » lun. 07 nov. 2005, 11:03 am

Comme les deux maladies sont bien voisines, je crois que les progrès faits pour l'une profitent à l'autre.

C'est tout à fait le style de question pour animer les débats du 10 décembre ...
:-)
angela

Répondre